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Exposition de Déwa

ven, 04/20/2012 - 17:36 -- admin

Dewa

 Figures de l'âme... : ce titre de l'exposition ne serait-il pas une « pique » amicale de  Johanna Lederer, commissaire de l'exposition, contre le côté cartésien des Occidentaux, malhabiles à saisir les dimensions déraisonnables de l'univers.

Ouké Sugiyatmi, créatrice de bijoux, le forgeron  fabricant de kriss, Kassian Cephas le photographe ont en commun  la maîtrise d'une science. Pour autant, le savoir-faire, la rigueur technique dont ils font preuve chacun dans leur domaine sont faits d'imagination et tissés par la puissance de forces qui leur échappent.

Ouké Sugiyatmi  travaille l'or et l'argent, tricote l'étain, joue avec la peau d'iguane... Au  delà de la maîtrise des matières premières, le bijou chez DéWA « nous parle d'amour spirituel ou charnel. Rigueur technique, attention sensible, la magie opère. Toujours entre l'ombre et la lumière, leur travail manie le paradoxe : la finesse du travail dégage une force esthétique inouïe. Dans une ligne créative se télescopent techniques traditionnelles et modernité des formes pour révéler des histoires universelles, sensibles et précieuses.»

Quant au kriss, sa fabrication demande une grande habileté de la part du forgeron (empu) qui le fabrique.  Si un  grand soin est apporté à la réalisation de son manche et de son fourreau, sa beauté réside surtout dans le pamor, le damasquinage de nickel et d'acier de sa lame. Néanmoins, la simple description ne suffit pas à caractériser le kriss . A Java notamment, le kriss est le pusaka par excellence, un objet qui, transmis par héritage, possède le pouvoir de protéger, guérir, venger...

Les photographes du XIXème siècle, tels Isidore van Kinsbergen (néerlandais, 1821-1905) et Kassian Cephas (javanais, 1845-1912), auteurs présumés des photographies de Javanais portant le kriss, furent tributaires de procédures compliquées: fragilité des négatifs plaque de verre, très grande sensibilité des produits chimiques à la chaleur, longueur des temps de pose, lourdeur de l'équipement. Pourtant, la photographie ne peut se résumer à la seule maîtrise technique et au talent propre du photographe. Ce serait oublier la magie de la photographie qui permet de capturer l'indicible. Une bonne image est une image qui entraîne l'imagination du spectateur au delà de la vision frontale, de la simple représentation du sujet photographié.

Pascale Jacquemin

Bijoux Ouké Sugiyatmi
Kriss collection Eric Claude
Photographies collection Pascale Jacquemin