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Le Banian n° 7, juin 2009

Le riz est le propre de l'homme...

Banian 7
Photographie de couverture : Bali, collation cérémoniale, 2009.
Photo © Pierre Damour, avec son aimable autorisation.

Sommaire

Johanna Lederer, Editorial 
Georges Voisset, Promenade dans les rizières du Temps
Ben White, Partager les fruits de la moisson : récolte du riz et changement
social au sein d’un village javanais

Dana Rappoport, Chanter le riz en Indonésie orientale : de Flores (Lamaholot)
à Sulawesi (Toraja)

Thomas Beaufils, La récolte du riz sur l’île de Nias
Pierre-Yves Manguin, Du sagu au riz : l’alimentation à Sriwijaya et à Melaka
Marc-Antonio Barblan, Dans la lumière des terrasses : Paysage culturel balinais,
Subak Museumet patrimoine mondial

Chrisvivany Lasut, Histoire du riz, plante volée du paradis
Frédéric Durand, Par-delà les rizières de Sulawesi
Christine Jordis, Bali revisité
Lucien Jailloux, L’ancêtre
Votre plat préféré ?
Du riz dans les pantouns
Johanna Lederer, L’origine du riz
Reva Januarty, Rubrique Le français, langue exotique ? 
Quelques proverbes indonésiens
Ajip Rosidi, Un poème pour un hôtel et les inondations de Karawang
Étienne Naveau, Un poème de Sitor Situmorang
Kunang Helmi, Je me souviens de Salim, le peintre
Luna Vidya, Bulir Padi, Bumi Sepi - Epi de riz, terre solitaire
Marie-Claude Gavard, Le Riz
Agus R. Sarjono, Rendez-vous
Shahnon Ahmad, Le Riz
N. Syam. H., Bulembangbu

Photographes : Pierre Damour, Dana Rappoport, Marc-Antonio Barblan, Dominique Maison, Frédéric Durand, Rushdy Hoesein, Dita W. Ichwandard, Kunang Helmi, Patrick Blanche.
Peintres & illustrateurs : Chrisvivany Lasut, Sacha Jordis, I Nyoman Sumantra, Ni Made Suartini. Et photos de Pierre Damour, Karyne Lamouille, Dominique Maison, François Paufique 

Editorial

Johanna Lederer

Ce numéro 7 d’un Banian estival se voudrait savoureux, et doué de la faculté d’ouvrir l’appétit de ses lecteurs pour une culture capable de concevoir à la fois plaisirs de la bouche, techniques éprouvées depuis des siècles pour nourrir tout un peuple*, et génie d’une vigoureuse littérature orale : contes, poèmes, récits vous charmeront assurément. Mais cette même culture peut aussi générer d’immenses souffrances, infligées par les coups du sort de la nature ou directement par l’homme. Ainsi, nous envisagerons, tout au long de ce numéro, les paradoxes de la vie indonésienne.
Si Rabelais cherchait, à travers Gargantua, à nous montrer que l’homme - au contraire de la bête - est fait pour rire, encore faut-il qu’il se nourrisse. La riziculture répandue sur tout le continent asiatique se plaît dans les sociétés structurées, où elle façonne admirablement les notions d’harmonie dans les danses, la musique, les cérémonies liées aux récoltes, la forme même des rizières. Le riz n’est pas juste une nourriture, c’est un élément fondamental de la culture indonésienne, même si aujourd’hui les rizières tendent à laisser leur place et splendeur aux investisseurs immobiliers ou aux terrains de golf..
Les chiffres du Ministère de l’agriculture montrent qu’en une trentaine d’années environ 500 000 hectares de rizières ont fini par céder la place, au chant des sirènes du développement « moderne », ce qui entraîne, aujourd’hui, l’improbable obligation d’importer du riz des pays voisins !
Romantisme des vertes rizières, enfer - non moins vert parfois, mais absolument dénué de poésie - alterneront donc dans ce numéro intitulé « Le riz est le propre de l’homme… ».
Je voudrais conclure en remerciant Thomas Beaufils et Igor Rochette - appelés par d’autres aventures - pour leur collaboration passée ; désintéressée, elle fut constante, toujours très intéressante pour Le Banian. Par ailleurs, je salue la venue de Christine Delangle et de Georges Voisset qui réussiront, n’en doutons pas, la prouesse de combler ce vide.

* En Indonésie il y a deux récoltes de riz par an, une en décembre et janvier, puis une, plus petite, à la fin du printemps. Comme la sécheresse de l’été diminue bien souvent la quantité de riz emmagasiné, le prix du riz monte significativement en automne ; les Indonésiens appellent cette période Kemaraulapar, ou kemarau dan kelaparan : « saison crève-la-faim ».

Le Banian n° 7, juin 2009, 210 pages, 8 € hors fais d'envoi. ISSN 9771779848001